Progestérone lors du SOPK ou d’endométriose

SOPK (Syndrome des ovaires polykystiques):

Notre idée fondamentale est que le SOPK est causé par un cerveau qui envoie des impulsions trop rapides à l’hypophyse pour produire des impulsions d’hormone lutéinisante (LH) qui, à leur tour, sont trop rapides. Les impulsions de LH plus élevées/rapides font que l’ovaire produit trop de testostérone et bloquent en même temps le développement et la libération d’un ovule (ovulation). Ce n’est qu’après l’ovulation que la progestérone est produite. Ce qui est intéressant, c’est que l’un des rôles normaux de la progestérone dans le cycle menstruel est de ralentir ces impulsions de LH qui sont normalement rapides au milieu du cycle menstruel. Si le taux de testostérone est élevé, il peut être nécessaire d’ajouter un médicament bloquant les androgènes, souvent utilisé pour l’acné, appelé spironolactone.

J’ai commencé à donner de la progestérone à mes patientes souffrant de SOPK parce que je savais qu’elles avaient des taux de progestérone faibles ou absents et des taux d’œstrogènes normaux ou élevés (alors pourquoi donner plus d’œstrogènes à haute dose dans la pilule ?) J’ai donné de la progestérone pendant 14 jours avec et 14 jours sans (de façon cyclique) afin d’assurer un flux menstruel régulier et prévisible aux femmes atteintes de SOPK. Je savais également que les femmes atteintes de SOPK présentaient un risque accru de cancer de la muqueuse utérine et que le traitement à la progestérone permettrait de prévenir le cancer de l’endomètre. Je ne savais pas, dans les années 1980, que le pouls cérébral rapide était à l’origine du SOPK. Mais pendant le traitement cyclique à la progestérone, les améliorations remarquables que les femmes ont rapportées, et que j’ai constatées, indiquaient que cette nouvelle thérapie faisait quelque chose de bien.

ENDOMÉTRIOSE:

La progestérone naturelle peut être utilisée pour supprimer l’endométriose. L’œstrogène stimule l’endométriose et la progestérone l’inhibe. Il y a environ 20 ans, il était courant de traiter l’endométriose sévère avec de la médroxyprogestérone, une cousine de la progestérone naturelle.

L’utilisation de la progestérone à des fins de suppression nécessite des doses élevées – comme la progestérone micronisée par voie orale, Prometrium®, 300 mg par voie orale au coucher et 300 mg par voie vaginale (maintenue par un tampon) tous les matins. Comme toute suppression des taux d’œstrogènes entraîne une perte osseuse, de fortes doses de calcium et de vitamine D, un exercice physique sain et un poids stable sont nécessaires pour prévenir la perte osseuse (voir L’ABC de la prévention de l’ostéoporose chez les femmes préménopausées). La suppression doit se poursuivre pendant six mois avant de diminuer progressivement à une fois par jour, puis de passer à un traitement cyclique à base de progestérone.

Elle doit supprimer la production de l’hormone de libération de la gonadotrophine hypothalamique (GnRH) et donc amener les ovaires à fabriquer moins d’œstrogènes. Le traitement à la progestérone diminue également l’activité des récepteurs d’œstrogènes (et ralentit donc l’action des œstrogènes dans les tissus tels que l’endomètre).

Je recommande une dose quotidienne de 300 mg de Prometrium® au coucher et de 300 mg par voie vaginale le matin. (La progestérone par voie orale provoque trop de somnolence pour être prise pendant la journée). Si cette dose n’est pas suffisante pour arrêter le flux, contrôler les crampes et les douleurs abdominales liées à l’endométriose, il faut augmenter la dose. L’idée est de supprimer le flux pendant environ six mois. Il est bon de tenir un registre en utilisant le Journal du cycle menstruel® quotidien.

Après six mois sans flux et sans douleur, je recommanderais de diminuer la dose de Prometrium à 300 mg par jour au coucher et de voir si elle continue sans symptômes. Si elle ne ressent toujours aucune douleur, elle pourrait alors arrêter le traitement pendant deux semaines et le reprendre dans deux semaines, en prenant toujours 300 mg de Prometrium® au coucher pendant deux semaines à la fois. Une fois que le flux commence, la progestérone doit être prise de façon cyclique, du 14e au 27e jour de son propre cycle, pendant au moins six mois supplémentaires.