Comment la ménopause affecte-t-elle le cerveau?

Nous associons la ménopause aux ovaires. Mais lorsque les femmes disent qu’elles ont des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, de l’insomnie, des trous de mémoire, de la dépression, de l’anxiété, ces symptômes ne commencent pas dans les ovaires. Ils commencent dans le cerveau.

La façon dont le cerveau vieillit dépend vraiment, en grande partie, de la santé du système reproductif des femmes. Et la raison en est que leurs hormones jouent un rôle important dans le fonctionnement du cerveau. Et c’est un lien qui a été systématiquement négligé pendant des décennies, probablement des siècles, vraiment.

Les hormones telles que les œstrogènes ne sont pas seulement impliquées dans la reproduction mais aussi dans le fonctionnement du cerveau. Et l’œstrogène en particulier, ou œstradiol, est vraiment essentiel à la production d’énergie dans le cerveau. Au niveau cellulaire, les œstrogènes poussent littéralement les neurones à brûler du glucose pour produire de l’énergie. Si votre taux d’œstrogène est élevé, votre énergie cérébrale est élevée. En revanche, lorsque votre taux d’œstrogène diminue, vos neurones commencent à ralentir et à vieillir plus rapidement.

Lorsque les œstrogènes n’activent pas correctement l’hypothalamus, le cerveau ne peut pas réguler correctement la température corporelle. Donc ces bouffées de chaleur que les femmes ont – c’est l’hypothalamus. Ensuite, il y a le tronc cérébral en charge du sommeil et de l’éveil. Lorsque les œstrogènes n’activent pas correctement le tronc cérébral, nous avons du mal à dormir. Ou bien c’est l’amygdale, le centre émotionnel du cerveau, proche de l’hippocampe, le centre de la mémoire du cerveau. Lorsque les niveaux d’œstrogènes diminuent dans ces régions, nous commençons à avoir des sautes d’humeur et à oublier des choses.

Vous voyez, je pense qu’il est vraiment important de comprendre que pour les femmes, c’est une histoire très différente qui se passe. Et nous devrions nous concentrer davantage sur la santé de nos hormones et sur la protection de nos hormones, car elles ont des effets très importants sur notre cerveau.

Pour chaque homme souffrant d’Alzheimer, il y a deux femmes. La maladie d’Alzheimer commence par des changements négatifs dans le cerveau, des années, voire des décennies, avant l’apparition des symptômes cliniques.

Je trouve tellement bizarre que cela ne soit pas connu de tous et que vos médecins ne vous mettent pas en garde contre ce phénomène. Et la société n’est absolument pas préparée. Et les médecins ne sont pas préparés à aider les femmes pendant cette partie inévitable de la vie. Tous ces symptômes que les femmes ont, à mon avis, pourraient être évités.

Même si les femmes ont deux fois plus de risques d’anxiété et de dépression que les hommes, nous sommes trois fois plus susceptibles de souffrir d’une maladie auto-immune, y compris celles qui attaquent le cerveau, comme la sclérose en plaques. Nous sommes quatre fois plus susceptibles de souffrir de maux de tête et de migraines. Nous sommes beaucoup plus susceptibles de développer une tumeur cérébrale, comme un méningiome. Nous sommes beaucoup plus susceptibles de mourir d’un accident vasculaire cérébral (AVC), et nous sommes également plus susceptibles d’être atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui est la forme de démence la plus répandue sur la planète et qui constitue vraiment un problème de santé publique majeur. Et si nous ne comprenons pas comment fonctionne le cerveau des femmes, nous ne pourrons pas vraiment les aider.